Au Togo, à compter du 1er août 2025, Ecobank n’offrira plus à ses clients la possibilité de louer des coffres-forts dans ses agences.
Dans une note transmise à ses clients, la banque panafricaine les invite à retirer leurs effets personnels avant le 31 juillet, faute de quoi ceux-ci seront confiés à un cabinet mandaté.
L’arrêt de ce service, encore marginalement utilisé par une frange de la clientèle aisée et patrimoniale, s’inscrit dans une tendance globale de retrait de ce segment d’activité considéré comme peu rentable, risqué juridiquement et de moins en moins en phase avec les usages.
"Le stockage de biens physiques dans des compartiments sécurisés, autrefois considéré comme un pilier des services bancaires aux particuliers, est progressivement abandonné par les établissements financiers. En cause : une rentabilité très faible du service combinée à des coûts d’exploitation fixes élevés, qu’il s’agisse des dispositifs de sécurité, de l’entretien des infrastructures ou du personnel mobilisé. A cela s’ajoutent les risques juridiques et réglementaires, notamment en matière de responsabilité en cas de vol ou de sinistre, mais aussi de conformité dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux (LBC) et le financement du terrorisme (FT). Les coffres-forts bancaires peuvent en effet être utilisés à des fins opaques, ce qui accroît la pression réglementaire sur les banques", lit-on sur togofirst.
Ecobank rejoint ainsi un mouvement déjà bien entamé dans les marchés développés. Des banques comme JPMorgan Chase, Wells Fargo, HSBC, Barclays ou Capital One ont mis fin à la location de coffres-forts dans certaines agences.
En Suisse, bien que les coffres-forts bancaires restent largement répandus avec près de 350 000 compartiments recensés dans les grandes banques la tendance est également à la sélectivité et au désengagement progressif, avec une montée en puissance d’acteurs privés spécialisés comme Swiss Gold Safe.
En Europe centrale, plusieurs banques ferment progressivement leurs services de stockage sécurisé, préférant orienter leurs clients vers des prestataires externes.
En Afrique du Sud, Absa a clos ce service en septembre 2024, tandis que FNB l’avait abandonné dès 2017, après une série d’incidents sécuritaires.
Selon une étude relayée par le Wall Street Journal, près de 20 % des banques américaines ont supprimé ce service au cours des six dernières années.
Le phénomène touche désormais le continent africain.
Coûteuses à entretenir et peu rentables, ces chambres fortes n'ont cependant pas forcément vocation à disparaître : « C'est un service qui touche à l'émotion des clients en sécurisant ce à quoi ils tiennent vraiment. Cela génère de la confiance et nous permet de maintenir un lien avec certains clients qu'on ne voit pas souvent », indique un Expert en charge des coffres-forts.
Le coffre-fort est soumis aux règles du secret bancaire. En revanche, le contenu et les opérations de dépôt ou de retrait restent secrets, sauf si la justice exige l’ouverture du coffre.









