Les représentants du Rwanda et de la République démocratique du Congo (RDC) “ont signé vendredi 27 juin à Washington un accord de paix très attendu, négocié sous l’égide des États-Unis, après plus de deux mois de médiation américaine”, résume The New Times.
L’accord a été signé par le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, et son homologue congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, en présence du secrétaire d’État américain, Marco Rubio, précise le quotidien rwandais. Les deux pays avaient signé un accord préliminaire à la mi-juin.
L’accord, dont on ne connaît que de “rares” détails, exige notamment le “désengagement, le désarmement et l’intégration conditionnelle” des groupes armés combattant dans l’est de la RDC, observe la BBC. Le diffuseur britannique souligne que les précédents accords de paix dans la région “ont échoué” mais que cela n’a pas “empêché les présidents américain et congolais de présenter cet accord comme une victoire historique”.
Cet accord, que le président américain Donald Trump s'est félicité d'avoir obtenu, s'inspire d'une Déclaration de principes approuvée en avril entre les deux pays. Il prévoit des dispositions sur "le respect de l'intégrité territoriale et l'arrêt des hostilités" dans l'est de la RDC après l'offensive menée par le groupe armé M23.
"C'est un moment important après trente ans de guerre", a déclaré le chef de la diplomatie américaine, ajoutant cependant qu'il y avait encore "beaucoup à faire". L'accord est "fondé sur l'engagement pris ici de mettre fin de manière irréversible et vérifiable au soutien de l'État aux FDLR et aux milices associées", a déclaré pour sa part le ministre rwandais.
Le conseiller du président Trump pour l'Afrique, Massad Boulos, a lui indiqué que Kigali s'engage à la "levée des mesures défensives du Rwanda" même si l'accord ne parle pas explicitement du M23. Cet accord de paix "n'est que le début, pas la fin", a dit la ministre congolaise.
Les deux ministres seront reçus dans l'après-midi par Donald Trump à la Maison Blanche, lequel s'est félicité plus tôt dans la journée de la signature de l'accord. "Vous savez, ils se sont battus pendant des années. Et il y avait des machettes. C'était violent. Et nous signons aujourd'hui un traité de paix. Pour la première fois depuis de nombreuses années, ils vont connaître la paix. C'est une grande affaire", a-t-il assuré.
Le Qatar a également été médiateur et avait reçu mi-mars à Doha le président rwandais Paul Kagame et celui de la RDC, Felix Tshisekedi. Les deux dirigeants pourraient être reçus par Donald Trump à la Maison Blanche en juillet.
Alors que Washington a "mené les négociations entre les gouvernements rwandais et congolais", le Qatar s'est occupé "des négociations entre le gouvernement congolais et le M23", a dit à l'AFP une source ayant connaissance de l'accord.
Par ailleurs, Prof Robert Dussey, le ministre des affaires étrangères du Togo a réagit suite à l’accord de paix en saluant le dénouement heureux de plusieurs mois voire des années de crise dans laquelle le Président du Conseil, Faure Gnassingbé a joué un important rôle de médiation.
« Au nom du Président Faure Gnassingbé, je voudrais remercier le Président des États-Unis pour la signature de cet accord de paix entre la RDC et le Rwanda. Le Togo se tient à vos côtés pour contribuer à une paix durable dans la région des Grands Lacs », a déclaré Robert Dussey.