S'exprimant lors de l'ouverture de la première conférence annuelle sur les notations de crédit en Afrique au Cap le 21 mai 2025, Zuzana Schwidrowski, directrice de la division Macroéconomie, Finance et Gouvernance de la CEA, a déclaré que des méthodologies de notation obsolètes et incohérentes contribuaient à des coûts d'emprunt disproportionnés pour les nations africaines.

« Le développement de l'Afrique ne doit pas être pris en otage par des perceptions étroites du risque », a-t-elle déclaré. « Les notations de crédit sont plus que des évaluations techniques. Elles déterminent l'accès du continent au financement du développement, influencent le sentiment des investisseurs et affectent directement le coût du capital ».

À l'heure actuelle, seuls deux pays africains bénéficient d'une notation de qualité. Selon Mme Schwidrowski, cette situation reflète non seulement les défis budgétaires, mais aussi les failles systémiques dans la manière dont les principales agences de notation du crédit évaluent le risque souverain en Afrique. Elle a cité des problèmes tels qu'une couverture limitée des pays, des données décalées et des biais structurels qui ne tiennent pas compte des réformes en cours et des fondamentaux économiques locaux.

« L'amélioration des notations souveraines et sub-souveraines n'est pas seulement une question d'accès aux marchés financiers », a-t-elle ajouté. « Il s'agit de renforcer la confiance, d'élargir la marge de manœuvre budgétaire et de libérer le vaste potentiel de mobilisation des ressources nationales.

La responsable de la CEA a souligné l'élan croissant dans toute l'Afrique pour renforcer la solvabilité nationale et développer des capacités de notation intégrées au niveau régional. Elle a souligné les efforts coordonnés des banques centrales, des ministères des finances et des institutions régionales pour améliorer la transparence de la dette, élargir les assiettes fiscales, réduire les flux financiers illicites et améliorer les systèmes statistiques.

Au niveau institutionnel, la CEA continue d'aider les pays à renforcer la gestion des risques budgétaires, à émettre des obligations en monnaie locale et à créer des marchés de capitaux nationaux solides. Ces réformes, a-t-elle dit, sont essentielles pour aider les gouvernements africains à s'approprier leur récit financier et à s'engager avec les agences de notation dans des conditions plus justes et plus précises.

Mme Schwidrowski a souligné que l'alignement de l'amélioration des notations de crédit sur des objectifs plus larges de transformation structurelle multiplierait l'impact des réformes et faciliterait l'investissement durable à long terme.

« Des notes de crédit plus élevées sont un signal de stabilité économique et de bonne gouvernance, exactement les qualités recherchées par les investisseurs internationaux et nationaux », a-t-elle fait remarquer. « En fin de compte, nous devons construire un nouveau cycle de notations crédibles et positives, ancrées dans le leadership africain et soutenues par un système mondial équitable et transparent.

Cette conférence de deux jours est organisée par le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs en partenariat avec la CEA, le PNUD Afrique et AfriCatalyst. Elle réunit des décideurs politiques, des économistes, des analystes de notation et des partenaires du développement afin d'explorer les moyens de réformer les méthodes de notation du crédit et de renforcer l'accès de l'Afrique à un financement durable.

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