À cette facture salée s’ajoute un besoin urgent de 1,1 milliard de dollars pour financer l’achat de carburant indispensable au fonctionnement des centrales thermiques du pays.
Au Ghana, la lumière vacille. Derrière les ampoules encore allumées, le pays est en train de manquer de carburant pour faire tourner ses centrales thermiques. Il ne reste que 2,6 jours de réserves. Une situation qualifiée de « critique » par le ministre de l’Énergie et de la Transition verte, John Jinapor.
Le cœur du problème de cette crise énergétique au Ghana est une dette colossale de 1,7 milliard de dollars envers les producteurs indépendants d’électricité. À cela s’ajoute un besoin immédiat de 1,1 milliard de dollars pour acheter du carburant. Ce carburant, pourtant vital, n’est pas pris en compte dans les tarifs actuels de l’électricité. L’État doit donc en assumer seul le coût. Mais ses caisses sont à bout de souffle.
La tension est montée d’un cran. La société turque Karpower, fournisseur important d’électricité, avait menacé de cesser ses activités dès le 18 mai 2025. Elle attend toujours le paiement de plus de 400 millions de dollars. Sans cet argent, les moteurs s’arrêteront.
Face à l’urgence, le gouvernement a réagi. Le ministère des Finances a permis l’achat de 450 000 barils de carburant. Leur livraison était attendue durant le week-end. John Jinapor a tenté de rassurer la population : « Il ne faut pas paniquer. Tout ira bien. » Mais les faits sont là. Le Ghana est suspendu à une cargaison.
Derrière cette alerte, une crise plus grande se dessine. La Compagnie d’électricité du Ghana (ECG) accuse chaque mois un déficit de recouvrement de 2 milliards de cedis, soit plus de 150 millions de dollars. Les factures impayées s’accumulent. Certaines grandes entreprises et institutions publiques ne paient pas. Même les secteurs de la santé, de l’éducation ou de la sécurité oublient parfois de prévoir l’électricité dans leurs budgets.
Cette crise énergétique au Ghana n’est pas qu’un problème de dettes. C’est un problème de gestion, de vision et de responsabilité. Le ministre appelle à des réformes. Il veut plus d’efficacité dans la collecte des paiements. Il propose de faire appel au secteur privé pour gérer certaines parties du système électrique. L’idée est de rendre le secteur plus durable, plus autonome, moins fragile.
Des discussions sont en cours avec le Conseil des ministres pour trouver des solutions de financement alternatives, plus stables et moins dépendantes du budget de l’État. Le pays espère éviter une nouvelle crise énergétique de grande ampleur. Les barils en route peuvent offrir un souffle temporaire. Mais sans changement structurel, ce ne sera qu’un répit.