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Filière cotonnière : Les cotonculteurs togolais suspendent provisoirement toute relation avec la NSCT

avril 28, 2025 0 422

Les cotonculteurs togolais suspendent provisoirement toute relation avec la Direction Générale de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT). Ils l’ont signifié au ministre de l’Agriculture, du l’Hydraulique Villageoise et du Développement Rural, Antoine Ggbégbéni à travers un mémorandum.

L’on se rappelle qu’en juin 2024, les producteurs de coton ont exprimé leur mécontentement et leur colère face à la gestion catastrophique de la filière cotonnière par le groupe OLAM, actionnaire majoritaire de la NSCT à hauteur de 51 %.

« On a amené Olam pour que le producteur puisse gagner son pain et avoir un bon rendement au champ et des produits de qualité. Je vous assure que depuis leur arrivée, le rendement au champ ne tient pas », avait déclaré le président de la FNGPC.

Une grande mobilisation était d’ailleurs planifiée et les producteurs de coton avaient appelé le Chef, de l’Etat, Faure Gnassingbé au secours, tout en exigeant le départ du groupe OLAM.

Face à ce déchainement des cotonculteurs contre le groupe OLAM qui ne fait qu’appauvrir davantage les pauvres producteurs de coton, le ministre en charge de l’Agriculture, Antoine GBEGBENI et son équipe ont mené des tractations pour la cohésion au sein de la filière, en conciliant les deux parties (FNGPC –NSCT).

Des décisions ont été alors prises sous l’égide de M. Gbégbéni qui a rassuré à l’époque les pauvres producteurs que leurs doléances devraient être totalement prises en compte et que le Chef de l’État accorde toujours une attention particulière aux problèmes des producteurs agricoles en général et des producteurs de coton en particulier. 

Au nombre des mesures prises pour calmer la colère des producteurs de coton à l’époque, la création d’un comité tripartite regroupant des représentants de la FNGPC, de la NSCT et de l’État, représenté par les ministères de l’agriculture et des finances. Ce comité devra avoir pour mission de superviser les questions stratégiques et d’assurer une coordination harmonieuse de la filière cotonnière.

« Ces décisions visent à soutenir les producteurs dans leurs efforts et à les encourager à améliorer la productivité de leur culture », avait déclaré Antoine Gbegbeni, ministre en charge de l’agriculture à travers un communiqué à cet effet.

Force est de constater que presqu’une année après ces décisions du ministre de l’agriculture, rien n’a bougé. Le fameux comité tripartite annoncé n’a jamais tenu une seule réunion. Les pauvres producteurs de coton sont toujours malmenés et trichés par la hiérarchie de la Nouvelle Société Cotonnière.

Dans le mémorandum adressé au Ministre de l’Agriculture, les cotonculteurs togolais soulignent qu’en dépit du soutien de l’Etat et des sacrifices des producteurs de coton, aujourd’hui les difficultés financières compromettent la mobilisation des producteurs qui ont décidé de suspendre provisoirement toute relation avec la Direction Générale de la NSCT pour les raisons principales suivantes :

Prise en compte du fonctionnement du réseau des producteurs de coton dans les charges filières

En dehors des appuis de l’Etat et ses partenaires, la FNGPC COOP-CA supporte sur fonds propre, les charges de ses appuis multiformes de renforcement des capacités, de gouvernance et de mobilisation des organisations des producteurs de coton du Togo alors que ces charges devraient être pris en compte dans les charges filières comme c’est le cas pour les faitières des producteurs de coton de la sous-région (Côte d’Ivoire, du Burkina Faso etc.).

  • Rémunération des organisations des producteurs de coton (OPC)

La convention de partenariat FNGPC-NSCT daté de 2013 a prévu depuis 2013 un captage de 5 FCFA/KG de coton graine de prime de   commercialisation reversé aux OPC (1 FCFA aux faitières, 4 FCFA aux GPC).

Suite à l’augmentation des charges des OPC due à l’inflation, la FNGPC COOP-CA a proposé de le porter à 15 FCFA. Cependant, depuis la fin des travaux de révision de cette convention par une équipe conjointe de la FNGPC COOP-CA et la NSCT, la Direction Générale de la NSCT a bloqué le processus pénalisant ainsi les organisations des producteurs de coton.

  • Refus de la NSCT de verser à la FNGPC COOP-CA des créances dues

La NSCT a procédé au prélèvement abusif d’une somme de soixante-huit millions cinq cent cinquante-sept mille trois cent dix-sept (68 557 317) francs CFA sur le franc capté des campagnes précédentes en compensation des dettes de semences soja que lui devraient des producteurs de coton lors de la campagne 2020-2021. Malgré l’engagement pris par la NSCT de reverser cette somme à la FNGPC COOP-CA, elle ne s’est jamais exécutée.

Aussi, la NSCT reste devoir à la FNGPC COOP-CA un solde du différentiel prix d’un montant de cent quatre-vingt-sept millions (187 000 000) Francs CFA, résultant d’une irrégularité dans l’affectation du différentiel prix de la campagne 2020-2021.

  • Gestion de la NSCT : absence de dividendes

La FNGPC COOP-CA constate avec une grande déception que depuis l’entrée du Groupe Olam Agri dans l’actionnariat de la société en 2020, aucun dividende n’a été versé aux actionnaires. Cette situation alimente les doutes sur la capacité du Directeur Général actuel à assurer une gestion efficiente puisque la société était bénéficiaire avec partage de dividende sur les derniers exercices avant la prise de fonction dudit Directeur Général.

Par ailleurs la FNGPC COOP-CA ne comprend pas pourquoi en dépit de ses insuffisances, et malgré que son mandat arrivé à terme depuis le 31 décembre 2024 n’est pas renouvelé, monsieur Martin DREVON est toujours maintenu à son poste.

  • Diminution des données d’emblavure et déclaration de faux rendements

La FNGPC COOP-CA a constaté que la NSCT procède chaque campagne à une diminution drastique des superficies réelles emblavées sur la base desquelles les intrants sont vendus à crédit aux producteurs.

Cette révision qui a pour seul but d’obtenir un rendement élevé et permettre d’améliorer l’image de la gestion de la campagne par la société a abouti à la déclaration de faux rendements et un prétendu détournement des intrants par les producteurs.

Lors de la campagne 2023-2024 par exemple, les producteurs ont effectivement emblavé 105 000 hectares tandis que la NSCT n’a retenu que 86 000 hectares avec un rendement de 785 kg/ha alors qu’il devrait être en réalité de 644kg/ha, pour les mêmes consommations d’intrants.

  • Révision du Mécanisme de fixation du prix du coton graine au producteur

Le Mécanisme de fixation du prix du coton graine aux producteurs prévoit une révision chaque trois ans pour tenir compte de la réalité des paramètres de la société et du compte d’exploitation du producteur de coton.

Cependant, en dépit de l’arrivée de l’échéance depuis la campagne 2023-2024, la NSCT continue d’appliquer par exemple l’ancien taux d’égrainage fixé à 41% alors que les réalisations actuelles sont au-delà de 42% et le prix de vente de la graine de coton à 70 FCA alors qu’il est actuellement de 150 FCFA ; ce qui traduit une importante perte pour les producteurs qui ne perçoivent plus les compléments de prix.

Fer de lance de l’agriculture et surtout clé de voûte de la croissance de l’économie nationale, la filière cotonnière occupe une place de choix dans la politique de développement du gouvernement ; elle reste une priorité dans le cadre de l’atteinte des objectifs de la Feuille de route 2020-2025. Les producteurs de coton conscients de l’apport de l’or blanc pour la prospérité du pays restent toujours dévoués et déterminés en jouant leur partition, celle d’œuvrer pour une meilleure productivité et de meilleurs rendements.

Pour escompter de bons résultats, ces cotonculteurs méritent un traitement digne de ce nom afin d’améliorer leurs conditions de vie et de travail. Le groupe OLAM présent au Togo depuis 2020, dans l’optique de contribuer à mener la filière cotonnière togolaise vers de meilleurs cimes, ne semble pas être à la hauteur. Les braves producteurs de coton ont aujourd’hui, le regard tourné vers le Chef de la magistrature suprême, le Président de la République, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé. Pour l’instant, dans toutes les régions, les cotonculteurs insistent sur le départ du groupe OLAM et ses dirigeants.

Source: ruralinfos

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