Ce mouvement s’illustre notamment par la prise de contrôle des ressources naturelles, la remise en question des contrats miniers étrangers et la volonté d’autonomie face aux anciennes puissances coloniales, notamment la France.
Le rôle de Kemi Seba dans le souverainisme panafricain
Le panafricaniste Kemi Seba est présenté comme une figure influente du souverainisme en Afrique, reconnu comme conseiller spécial du président nigérien de transition, le général Tiani. Il s’inspire de figures historiques comme Kwame Nkrumah et Thomas Sankara, et son influence dépasse désormais les pays francophones. Le président ghanéen John Dramani Mahama cherche à rétablir le dialogue avec les États de l’AES, mais ces derniers restent fermement engagés dans leur rupture avec la CEDEAO.
Nationalisation et contrôle des ressources minières
Les États de l’AES prennent des mesures pour récupérer le contrôle de leurs richesses naturelles, notamment dans le secteur minier : Burkina Faso : En février 2023, le gouvernement a saisi 200 kg d’or extraits par Endeavour Mining. En 2024, les mines de Boungou et Wahgnion ont été nationalisées. Un projet de raffinerie nationale d’or a débuté en novembre 2023. Mali : En janvier 2025, la justice malienne a ordonné la saisie de trois tonnes d’or appartenant à Barrick Gold, qui devait 5,5 milliards USD à l’État. Le gouvernement a également transporté les stocks d’or saisis vers la Banque Malienne de Solidarité. Cette crise a conduit Barrick à suspendre l’extraction d’or et à demander un arbitrage international. Niger : En 2024, le gouvernement militaire a retiré la licence de la mine d’Imouraren à Orano, privant le groupe français de 200 000 tonnes d’uranium. En octobre, Orano a suspendu la production de sa filiale Somaïr, ce qui a conduit le Niger à envisager un partenariat avec la Russie.
Impact économique et diplomatique
Les réformes minières menées par les régimes militaires permettent d’accroître le budget des États : Au Mali, les mesures de renégociation fiscale ont généré plus d’1 milliard USD, augmentant le budget annuel de 20 %. Le président Assimi Goïta affirme que ces nouveaux revenus serviront à rembourser la dette et à renforcer l’armée. Cependant, ces décisions inquiètent les investisseurs occidentaux. L’AES se tourne vers la Chine, la Russie et la Turquie pour remplacer les anciens partenaires occidentaux. Toutefois, des tensions apparaissent, notamment au Niger, où des dirigeants chinois du secteur pétrolier ont été expulsés.
Réactions internationales
Les États-Unis suivent de près la situation : L’administration Trump, préoccupée par la montée en puissance des régimes militaires de l’AES, renforce sa présence militaire en Libye et au Maroc. Washington voit d’un bon œil les tensions entre le Niger et la Chine, tout en gardant un œil sur les ambitions russes dans la région.
L’AES poursuit sa politique souverainiste en renforçant son contrôle sur les ressources naturelles et en rompant progressivement avec l’Occident. Bien que cette stratégie renforce l’indépendance économique des pays du Sahel, elle suscite des tensions avec les multinationales occidentales et des incertitudes sur les futurs partenariats économiques.