La création du crédit Accès des agriculteurs aux services financiers (Agrisef) par le Fonds national de la finance inclusive (FNFI) comble ce vide.
Agrisef est une réponse à la problématique du financement agricole. Les agriculteurs, confrontés à des rendements incertains, une gestion des risques complexe et des cycles de production longs, n'ont souvent pas accès aux crédits bancaires traditionnels.
Les exigences des institutions financières classiques, telles que les garanties et les taux d'intérêt quelque peu élevés, les excluent de toute possibilité de financement. L'Agrisef a été conçu comme une solution de financement à faible coût, permettant aux producteurs agricoles d'accéder à des crédits pour améliorer leur productivité.
Agrisef est un financement ayant pour objet les exploitations agricoles et qui est destiné aux petits exploitants (femmes et hommes) pauvres potentiellement et économiquement actifs pouvant exercer une activité agricole.
Il peut être octroyé jusqu'en 02 cycles comprenant des montants respectifs de 100 000 et 120 000 francs CFA. L'octroi du second crédit dépend du remboursement du premier.
Le produit est rémunéré à un taux constant de 8 % l'an et couvrant une durée maximale de 12 mois. Agrisef est accordé à un groupe de solidarité constitué d'au moins 5 personnes.
Ce service du FNFI offre par ailleurs une assurance décès-invalidité, maladie, incendie à hauteur de 0,75 % du montant du crédit à la charge du bénéficiaire et est soumis à un droit d'entrée unique de 1 000 francs CFA pour l'ensemble des deux cycles.
Dans ce secteur qui contribue à 40 % au Produit intérieur brut (PIB) et emploie environ deux tiers de la population active, Agrisef, depuis l'opérationnalisation du FNFI jusqu'à la date de juillet 2023, avait accordé 34,47 milliards de francs de crédits.
D'autres activités sont couvertes par Agrisef comme l'élevage, la pêche, la transformation, le stockage, etc. À la date du 10 janvier 2025 où un nouveau bilan a été effectué, il est ressorti que le montant offert est passé à 36,85 milliards de francs CFA, soit plus de 2 milliards de francs CFA de crédits supplémentaires octroyés par rapport au précédent chiffre.