Au cours d’une rencontre avec le président Félix Tshisekedi, le 3 février 2025, des évêques catholiques congolais et des pasteurs de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) avaient remis au chef de l’État, un projet de sortie de crise qu’ils ont élaboré pour un retour de la paix dans le pays en général et dans sa partie Est en particulier.
Au lendemain de cette rencontre avec le chef de l’État, les pères spirituels s’étaient immédiatement mis au travail où ils ont rencontré certains acteurs politiques à Kinshasa comme Martin Fayulu et autres.
Après Kinshasa, une délégation des pères évêques (Catholiques) et des pasteurs de l’Eglise du Christ au Congo (Protestants) sont arrivés à Goma. Ils ont été reçus par Corneille Nangaa, coordonnateur de l’aile politique du M23 de l'Alliance fleuve Congo (AFC) Corneille Nangaa..
Corneille Nangaa, un nom bien connu par les Congolais. L’homme a été le président de la commission électorale nationale indépendante, aujourd’hui, il a pris les armes contre son propre pays. C’est d’ailleurs lui Nangaa qui a proclamé l’actuel président de la RDC, vainqueur de l’élection présidentielle de 2018.
Au sortir de la rencontre avec les rebelles du M23, Mgr Donatien Nshole, au nom de la délégation des leaders religieux a affirmé qu’il y a beaucoup de points qui peuvent être réglés si les Congolais se mettent au tour d’une table et discutent.
« C’était aussi l’occasion de partager avec eux les préoccupations des Congolais sur la balkanisation et l’exploitation illicite des matières premières. Là aussi, nous avons eu des réponses assez rassurantes, selon lesquelles ils ne sont pas dans la dynamique de la balkanisation ni dans celle de l’exploitation illicite, et ils ont expliqué comment cela se passe», a-t-il rapporté.
Mgr Nshole a également estimé que beaucoup de choses peuvent changer par le dialogue. « Nous avons fait le plaidoyer pour l’ouverture du port et de l’aéroport, mais aussi solliciter l’arrêt des hostilités car il y a plusieurs conséquences de la guerre », a-t-il ajouté.
Au moment où cette rencontre se tenait, des violents combats opposaient des rebelles du M23 et les forces combattantes congolaises à Ihusi, une localité située à une soixantaine de kilomètres de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Les rebelles ont réussi à déloger les forces loyalistes de la localité.
L'alliance de Corneille Nangaa a promis de publier un livre blanc pour clarifier ces chiffres. Selon l'AFC, elle n'a fait « que » 400 morts parmi les civils jusqu'à présent, alors que l'ONU évoque le chiffre de 3 000 victimes.
La rencontre de Goma entre la délégation des Églises catholique et protestante et Corneille Nangaa est intervenue alors que les combats se sont poursuivis toute la journée pour le contrôle de Kalehe-centre et d'Ihusi, au Sud-Kivu, après leur reprise il y a deux jours. Ces deux agglomérations sont distantes d'environ quatre kilomètres et sont situées à une soixantaine de kilomètres de Bukavu, la capitale de la province. Les tirs ont été particulièrement violents mercredi matin dans cette zone disputée par l'AFC/M23 et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).