Selon l’étude de l’ACEA présentée le 6 septembre 2024 à Abidjan, une telle norme permettra de dynamiser la croissance économique du continent, de stimuler le commerce intra-africain et de réduire la dépendance des pays aux importations, tout en encourageant l'innovation.
Dévoilée en marge de la 10e session extraordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (AMCEN) tenue dans la capitale économique ivoirienne, la publication de l’Alliance, intitulée « Réduire la pollution plastique en Afrique : l'impératif d'une norme continentale rPET pour les applications en contact avec les aliments », a été menée en collaboration avec Circularium Africa Advisory et le programme « Switch to Circular Economy » financé par l'Union européenne.
Le rPET est un matériau alimentaire dérivé du recyclage d’emballages en PET usagés. Il présente un avantage environnemental considérable en requérant deux fois moins d’énergie et en émettant cinq fois moins de CO2 que la production de bouteilles en PET vierge. En Afrique, cette initiative réduirait considérablement l’extraction de nouvelles matières premières.
« La mise en œuvre d'une norme rPET panafricaine exige une action coordonnée de la part de toutes les parties prenantes : les gouvernements doivent défendre les politiques d'économie circulaire et favoriser la coopération régionale ; les industries doivent investir dans les matériaux recyclés et revoir la conception des emballages dans une optique de durabilité ; les consommateurs doivent choisir des produits en rPET, tandis que les institutions intergouvernementales et les organismes donateurs doivent offrir un soutien financier et technique », suggère l’étude de l’ACEA.
Le rôle crucial de l'économie circulaire dans la lutte contre la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse – thème de la Conférence ministérielle de cette année – a ainsi été souligné devant des responsables des ministères de l'environnement africains.
« L'économie circulaire est une solution transformatrice en faveur de la croissance verte de l'Afrique, avec le potentiel de créer onze millions d’emplois et de faire croître le PIB de l'Afrique de 66 milliards de dollars, tout en rendant possible une réduction de 60 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 », a souligné Anthony Nyong, directeur du Département du changement climatique et de la croissance verte à la Banque africaine de développement. « L'Alliance, soutenue par la Facilité pour l'économie circulaire en Afrique (ACEF), contribuera de manière décisive à la mise en œuvre du plan d'action continental pour la circularité », a-t-il ajouté.
Pour Josefa Leonel Correia Sacko, commissaire à l'Économie rurale et à l'Agriculture de la Commission de l'Union africaine, « il est essentiel de soutenir l'Afrique pour qu'elle puisse saisir les vastes opportunités offertes par la circularité. Nous appelons toutes les parties prenantes - les gouvernements, le secteur privé et les organisations de développement - à joindre leurs forces à celles de l'Alliance pour soutenir le Plan d'action de l'Union africaine pour l'économie circulaire. »
La directrice régionale et représentante du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en Afrique, Rose Mwebaza, a appelé à un soutien supplémentaire pour la transition des pays africains vers la circularité : « nous devons renforcer les partenariats et les alliances afin de définir des objectifs communs et de mobiliser de manière collaborative les ressources nécessaires pour financer cette mise en œuvre. »
Avec le soutien de la Facilité pour l'économie circulaire en Afrique, créée par la Banque africaine de développement, qui accueille le secrétariat de l’ACEA, l'Alliance promeut l'économie circulaire sur le continent par le biais de différentes initiatives, de l'élaboration de politiques et de la mise à l'échelle des entreprises et des projets circulaires.