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55è session de la CEA : Les Ministres africains des Finances et du développement économique mettent  un accent sur la transformation structurelle de l’Afrique

mars 20, 2023 0 936
55è session de la CEA : Les Ministres africains des Finances et du développement économique mettent  un accent sur la transformation structurelle de l’Afrique Table officielle à la cérémonie d'ouverture

 

Le segment ministériel de la 55è session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) s'est ouvert ce 20 mars 2023 à Addis-Abeba, en Éthiopie.

Autour du thème "Favoriser la reprise et la transformation en Afrique pour réduire les inégalités et les vulnérabilités", la session ministérielle, qui comprend des tables rondes de haut niveau sur certaines des questions les plus urgentes affectant le développement durable du continent, consiste à trouver des mesures et solutions pour réduire la pauvreté et la vulnérabilité et créer un modèle développement de croissance économique en Afrique.

L’activité économique en Afrique a ralenti en 2022 à cause de la guerre en Ukraine.

Les crises multiples mondiales ont véritablement rendu les hommes pauvres et creusé des inégalités compromettant ainsi les Objectifs pour le Développement Durable (ODD) d’ici 2030 et rendant difficile de combler le fossé entre les riches et les pauvres en Afrique.

Mouhamadou Bamba Diop, Directeur général au ministère de l'Economie, du Plan et de la Coopération du Sénégal, et Président sortant COM2023 a invité les Etats à trouver des sources et modèles de financement pour la reprise de l’économie et transformer les conditions de vie des populations. L’investissement public, la mobilisation des ressources internes, la réduction des risques dans la chaine d’approvisionnement dans l’agriculture pour limiter l’insécurité alimentaire sont les principales mesures ciblées.

« La communauté internationale n’a pas su aider l’Afrique pendant les crises mondiales. Nous devons trouver des modèles de financement innovants, renforcer le rôle des capitaux privés et améliorer l'efficacité des dépenses publiques. Nous devons stimuler l'industrie manufacturière et l'agriculture au niveau local pour garantir la sécurité alimentaire et atténuer l'exposition aux chocs mondiaux. Les rendements agricoles sont faibles. 600 millions de terres arables sont non cultivées, 70% de la population africaine vit de l'agriculture. Nous devons réfléchir à des systèmes agricoles résilients et tirer profit de la ZLECAf pour réduire la pauvreté en Afrique », a indiqué  Mamadou B. Diop.

Selon la CEA, le continent abrite plus de la moitié des pauvres de la planète (54,8 % en 2022), dépassant l'Asie du Sud (37,6 %). À la suite de l'épidémie de COVID, 19,62 millions de personnes ont basculé dans la pauvreté en l'espace d'un an seulement, et l'on estime que 18 millions de personnes supplémentaires auront rejoint leurs rangs à la fin de 2022. Pas moins de 149 millions de non-pauvres soit environ 10 % de la population africaine restent exposés à un risque élevé de tomber dans la pauvreté. Au total, 695 millions de personnes en Afrique sont pauvres ou risquent de le devenir. Cela représente 50 % de la population du continent. L'Afrique est actuellement la première région du monde en termes de pauvreté. En outre, on note une croissance du PIB qui est passée de 4,6 % en 2021 à 3,6 % en 2022.

Malgré cette situation, l'Afrique est au cœur des transitions mondiales en matière de durabilité, notamment en ce qui concerne la décarbonisation des systèmes de production, l'électrification des infrastructures de transport, le déploiement accéléré des énergies renouvelables, la dynamique démographique et l'action climatique en général. Ces transitions devraient étayer la trajectoire de l'Afrique vers le redressement, en assurant la transformation structurelle et la diversification économique, en renforçant la résilience et en réalisant une croissance durable et inclusive, conformément aux agendas 2030 et 2063.

« Les experts estiment que nous avons besoin de taux de croissance à deux chiffres pour réaliser une percée sur le continent et promouvoir un nouveau cycle de croissance durable et un climat d'entreprise et d'innovation revigoré. Pour ce faire, il faudra veiller attentivement à ce que des fondamentaux macroéconomiques solides soient en place pour permettre une transformation structurelle. Nous devons également garantir un accès adéquat au financement et faire pression pour une réforme de l'architecture financière mondiale afin de débloquer les financements à long terme, les emplois verts, les politiques en faveur des pauvres, les mécanismes fiscaux et la réduction des flux financiers illicites. En outre, nous devons réduire les risques liés aux investissements sur le continent pour les investisseurs nationaux et étrangers », a fait savoir M. Antonio Pedro, Secrétaire Exécutif par intérim de la CEA.

Parmi les mesures à adopter pour atténuer la vulnérabilité économique et sociale, réduire les inégalités économiques, favoriser une croissance inclusive et résiliente et accélérer la réduction de la pauvreté, l’Afrique aura besoin d’un modèle de développement innovant, intégrer la réduction de la pauvreté et des inégalités dans les stratégies de développement nationales et régionales, améliorer la qualité des dialogues multipartites, tirer parti de la finance verte pour accélérer la possibilité d'une reprise verte contre la menace existentielle du changement climatique sur les pays, la mise en œuvre de l'accord sur la zone de libre-échange continentale africaine favoriser la reprise et la transformation en Afrique.

« À la CEA, nous sommes prêts à aider nos États membres à libérer le potentiel que ces domaines offrent pour la prospérité de l'Afrique. Par exemple, en ce qui concerne le financement durable et l'action climatique, nous savons que les marchés des crédits carbone pourraient rapporter 82 milliards de dollars à l'Afrique », a rassuré le Secrétaire Exécutif par intérim de la CEA.

Ahmed Shide, Ministre des Finances de la République fédérale démocratique d'Éthiopie a suggéré que l’Afrique l’un des meilleurs modèles classiques de redistribution des revenus qui est le système fiscal, qui n'est pas bien développé et exploité en Afrique.

« La modernisation du système fiscal présente des avantages multiples si elle est correctement conçue et mise en œuvre. En libérant le potentiel fiscal du continent, on accroît la capacité de mobilisation des ressources nationales pour financer les besoins croissants. En retour, cela permet aux gouvernements d'alléger le fardeau des pauvres et d'investir dans des secteurs favorables aux pauvres », a expliqué Ahmed Shide.

Par ailleurs, il est souligné la promotion du commerce, l'impératif du développement industriel pour la diversification économique, la valeur ajoutée et la transformation structurelle en tant que source essentielle d'une croissance économique soutenue, l'adoption des protocoles sur l'investissement, la concurrence et la propriété intellectuelle.

 

GADAH Joseph

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Last modified on lundi, 20 mars 2023 14:45
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