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Déficit énergétique : Antonio Pedro propose la création d’un écosystème de réseaux des investisseurs africains dans le secteur minier et les énergies renouvelables

février 26, 2023 0 766

L'Afrique est la région la plus pauvre en électricité au monde. Plus de 600 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité et des millions d'autres sont connectées à un réseau non fiable qui ne répond pas à leurs besoins quotidiens en énergie.

La plupart des pays de cette région ont un taux d'accès à l'électricité d'environ 20% et deux personnes sur trois n'ont pas accès aux services énergétiques modernes

Et pourtant, l’Afrique est riche en sources d’énergie, fournissant environ 19 % de la production mondiale de combustibles fossiles ; selon la Banque africaine de Développement (BAD), le continent abrite environ 30 % des réserves minérales mondiales et une part importante de la production mondiale de minéraux et de métaux d'importance économique. Ces réserves représentent en moyenne 70 % du total des exportations africaines et environ 28 % du produit intérieur brut global. Ces ressources extractives africaines, si elles étaient bien exploitées, pourraient contribuer à hauteur d'au moins 30 milliards de dollars chaque année aux recettes publiques d’ici 2050.

Des chiffres qui contrastent avec ceux de la consommation énergétique.

L'accès à une énergie plus abondante et plus propre tout en continuant à se développer économiquement sera une priorité absolue pour les nations africaines. Il y a nécessité d’aller à une "transition juste", c'est-à-dire de veiller à ce que le développement des énergies propres soit équitable et inclusif.

La Commission Economique pour l’Afrique (CEA) souhaite améliorer l'accès à l'électricité et aux ressources énergiques pour permettre au continent d'amorcer la transformation énergétique. 

L'Afrique a besoin de délais plus longs et de ressources financières plus importantes pour atteindre ses objectifs de croissance sociale et économique. Les gouvernements sont-ils en mesure d'investir les fonds nécessaires à de tels projets ?

A en croire, le secrétaire Exécutif intérimaire de la Commission Économique des Nations unies pour l’Afrique-CEA, Antonio Pedro, la volonté seule n’arrivera pas à mobiliser les fonds, par contre, le continent dispose des hommes d’affaires capables d’investir dans les projets miniers et énergies renouvelables s’ils sont convaincus des avantages à tirer du secteur minier.

« Il est important de commencer par faire intéresser le secteur minier aux investisseurs africains et leur expliquer tous les avantages possibles. Des géants investisseurs dans la cimenterie existent, il suffit de créer des cadres pour les mobiliser vers les initiatives industrielles à l’image de la production des batteries électriques en RDC. L’Afrique doit créer un écosystème qui implique les réseaux des investisseurs africains dans le secteur minier et les énergies renouvelables. Aussi, faut-il s’attaquer aux déficits des infrastructures, en mobilisant les consortiums financiers pour créer des zones économiques spéciales, la technologie de fusion pour profiter des opportunités qu’offre le continent », a expliqué Antonio Pedro, en marge de  la 9è session du Forum régional africain pour le développement durable qui se tiendra du 28 février au 02 mars 2023.

Le secrétaire Exécutif intérimaire de la CEA, souligne qu’il faut également penser à la levée des fonds pour faire des recherches dans le secteur minier en Afrique. A cela doit s’ajouter la problématique de la bonne gouvernance, de la corruption dans les zones minières.

Selon la CEA, de nombreux gouvernements et organisations internationales, dont l'Union africaine, considèrent la valorisation des ressources minérales comme une voie vers l'industrialisation. L'actuelle transition verte et le boom des minéraux verts offrent des opportunités encore plus claires pour faire de cette vision une réalité.

La transition mondiale vers l'énergie verte et la décarbonisation rapide a stimulé la demande de véhicules électriques et les investissements dans les systèmes de stockage alimentés par batterie, pour lesquels les batteries lithium-ion sont un composant essentiel. Comme la batterie lithium-ion d’une électrique moyenne contient 10 kg de cobalt, 20 kg de cuivre et 30 kg de nickel, entre autres minéraux. L’Afrique a un rôle clé à jouer en tant que fournisseur d'un certain nombre de ces minéraux. La République démocratique du Congo et la Zambie, par exemple, représentent conjointement plus de 70 % du cobalt mondial et 10 % de la production mondiale de cuivre.

 

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Last modified on lundi, 27 février 2023 08:18
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