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Médias : Le nombre de journalistes emprisonnés dans le monde a atteint un nouveau record en 2022.

décembre 14, 2022 0 1093

2022 a été une autre année record pour le nombre de journalistes emprisonnés pour avoir exercé leur métier.

Selon le recensement annuel des journalistes emprisonnés effectué par Comité pour la protection des journalistes, 363 reporters étaient privés de liberté au 1er décembre 2022, un nouveau record mondial qui dépasse de 20 % le record de l’année dernière et marque une autre étape sombre dans un paysage médiatique en pleine détérioration.

Les cinq pays ayant emprisonné le plus de journalistes cette année sont respectivement l’Iran, la Chine, le Myanmar, la Turquie et la Biélorussie. Principal moteur des efforts de plus en plus oppressifs déployés par les gouvernements autoritaires pour étouffer les médias : tenter de contenir le mécontentement qui gronde dans un monde ébranlé par la COVID-19 et les retombées économiques de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. 

AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Le nombre de prisonniers dresse un portrait trompeur de la liberté de la presse en Afrique subsaharienne. L’Érythrée reste le pays où l’on emprisonne le plus de journalistes dans la région, se classant au neuvième rang mondial. Les 16 journalistes présents dans ses cellules sont détenus sans procès ni accès à leur famille ou à leurs avocats pendant des périodes allant de 17 à 22 ans.  

Le Cameroun figure dans le recensement des journalistes emprisonnés tous les ans depuis 2014. C’est le deuxième pays qui emprisonne le plus de journalistes dans la région, avec cinq détenus de manière arbitraire dans le cadre d’un système judiciaire opaque qui prévoit le recours à des tribunaux militaires pour poursuivre les journalistes, qui sont des civils au regard du droit international.

L’Éthiopie, qui occupait l’année dernière le deuxième rang des pays emprisonnant le plus de journalistes dans la région, derrière l’Érythrée, ne comptait qu’un seul journaliste en prison lors du recensement de cette année. (Ce journaliste, Natnael Gecho, a été libéré sous caution après la date du recensement du 1er décembre.) Cependant, les autorités ont détenu de manière intermittente plus de 60 journalistes – la plupart pendant de longues périodes sans chefs d’inculpation formels – depuis le début de la guerre civile en Éthiopie en novembre 2020. Les combats sur le terrain s’accompagnent de mésinformation, de désinformation, et d’une guerre des discours sur les réseaux sociaux. Au moins cinq journalistes sont détenus dans la ville de Mekele, contrôlée par les rebelles du Tigré. Bien qu’ils ne figurent pas dans le recensement du CPJ du fait que les personnes qui les détiennent sont des acteurs non étatiques, ils sont néanmoins révélateurs des conditions dangereuses auxquelles sont confrontés les journalistes qui tentent de couvrir le conflit.

Au Rwanda, trois des quatre journalistes emprisonnés diffusent leur travail sur YouTube – l’une des rares plateformes de diffusion restantes dans le pays alors que l’espace dédié aux discours dissidents disparait dans les médias traditionnels. Au moins deux de ces Youtubeurs derrière les barreaux, Aimable Karasira et Dieudonne Niyonsenga (également connu sous le nom de Hassan Cyuma), auraient été victimes d’actes de torture et de mauvais traitements. 

 

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Last modified on mercredi, 14 décembre 2022 20:58
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