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Secteur Informel: La CEA ambitionne relever le défi de la formalisation en Afrique de l'Ouest

mai 04, 2023 0 1003

Le Bureau de la Commission Économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) pour l'Afrique de l'Ouest en collaboration avec la Commission de la CEDEAO organise du 04 au 05 mai 2023 à Lomé (Togo), la Réunion du Groupe d'Experts Ouest-Africains (RGE) pour l'examen du Projet du Rapport d'Etudes sur le thème : "le Secteur Informel en Afrique de l'Ouest : Relever le défi de la formalisation pour une meilleure contribution au développement durable et son financement ».

Des experts nationaux en finances publiques et en statistiques (production des comptes nationaux en général et des statistiques économiques du secteur informel), experts de la CEDEAO, de l'UEMOA et d'autres organisations sous- régionales intervenantes sur la thématique ainsi que des Agences des Nations Unies et de personnes ressources vont envisager de publier les contributions et commentaires en vue de l'enrichissement des résultats de l’étude sur les enjeux et les opportunités majeures de la formalisation et la modernisation des économies de l'Afrique de l'Ouest, en vue de mobilisateur de manière conséquente, les ressources internes pour répondre adéquatement au financement du développement durable.

Le constat est inquiétant qu'en Afrique de l'Ouest, la part du secteur informel dans le PIB reste importante, même si elle a régressé, passant de 43,3% en 1990 à 37,2% en 2017, avec toutefois de fortes transférées entre les pays (CEA, 2023).

« La faible productivité et les conditions difficiles de développement des affaires, la prédominance du secteur informel impactent négativement la mobilisation des ressources internes. A cet égard, les pertes de recettes fiscales liées aux évasions fiscales favorisées en partie par la prédominance du secteur informel se représenteraient en moyenne entre 3 et 10 % du PIB en Afrique de l'Ouest. En outre, une meilleure connaissance du secteur informel et de ses défis de développement est nécessaire pour assurer une bonne mise en œuvre inclusive de la ZLECAf. En effet, le secteur informel occupe une place importante dans le commerce transfrontalier en matière d'échanges intra régionaux, représentant 20 à 75 % du commerce intra régional total selon les pays », indique Dr Diouf Amadou, chef section des initiatives de la CEA bureau Afrique de l’ouest.

Au Togo, selon les statistiques (INSEED, 2021), l'entreprenariat féminin est dominé par le secteur informel où la proportion de femmes est estimée à 52%. Ces chiffres s’élèvent à 80% dans le secteur du commerce, 70 dans la transformation agro-alimentaire, 47 dans les services et 40 dans le vestimentaire. Des réformes sont également faites pour alléger le processus de création d’une entreprise soit en réduisant les formalités ou en baissant les coûts, des dispositions sont mises en place pour faciliter l’octroi des crédits.

« L’apport du secteur informel dans l'économie togolaise a connu des avancées significatives depuis 2016 avec la création de la délégation pour le secteur informel, passant par le secrétariat d'Etat et d'un ministère auprès de la présidence de la république. Comme dans nombreux pays, le secteur informel est caractérisé par une absence de réglementation sectorielle de certaines activités et de la protection sociale des acteurs. Pour remédier à ces problématique, le gouvernement a mis en place dans la feuille de route gouvernementale 2022-2025 qui vise à améliorer les mécanismes d'accompagnement des TPME, avec l'adoption d'une charte des TMPE qui a permis d'avoir une catégorie dédiée au secteur informel, celle des nano entrepreneurs pour une parfaite organisation, formalisation et développement. La mise en place aussi d'une politique de protection sociale à travers la couverture de l'assurance maladie universelle pour tous. Beaucoup de défis demeurent comme l'identification et intégration des acteurs du secteur informel, la formalisation de l'entreprenariat dans le pays pour améliorer le statut économique et social des acteurs.

La RGE vise à présenter le processus, l'approche méthodologique et les résultats de l'étude sur les défis et opportunités de formalisation des économies de l'Afrique de l'Ouest en réponse à la recommandation du 24e CIE ; Mieux appréhender le rôle du secteur informel dans les économies ouest africaines, ses défis et perspectives ; Recueillir les contributions et recommandations d'enrichissement de l'étude ; S'accorder sur les orientations de mise en œuvre des recommandations aptes à renforcer les capacités des pays ouest africains à booster la mobilisation de ressources à travers le levier du secteur informel.

Selon les données 2020 d’AFRISTAT, la part contributive du secteur informel aux recettes fiscales des Etats se situe entre 1,1% et 3,2% pour les secteurs d’activités autres que le commerce où la contribution est de l’ordre de 16,4% des impôts indirects.

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