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« Les agro-parcs favoriseront le développement de chaînes de valeur régionales et continentales pour accroître le commerce intra-africain dans le cadre de la ZLECAF», dixit Albert Muchanga.

mars 25, 2023 0 907

 

Pour vaincre la pauvreté, l'inégalité et l'exclusion dans un contexte de multiples crises, l'Afrique doit s'engager dans un processus de redressement et de transformation structurelle.

Pour que cette transformation soit possible et durable, il est nécessaire de garantir des ressources financières abondantes.

Les Etats sont appelés à investir dans des programmes et des projets qui réduisent la pauvreté et l'inégalité. À cet égard, la mobilisation des ressources nationales devrait être prioritaire, en mettant l'accent sur la lutte contre les la lutte contre les flux financiers illicites, qui privent le continent d'environ 90 milliards de dollars par an.

Lors du segment ministériel de la 55è session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) du 15 au 21 mars 2023 à Addis-Abeba, en Éthiopie, S.E. Albert Muchanga, le Commissaire de la Commission de l'Union africaine, Développement économique, Commerce, Tourisme, Industrie et Minéraux a suggéré la leçon de l'expérience tirée des efforts de la Chine, qui, en 2019, ont permis au gouvernement chinois de venir à bout de l’absolue, bien avant l'objectif 2030 des Objectifs de développement durable des Nations Unies, en promouvant une croissance économique inclusive.

« L'un des programmes clés est le développement d'agro-parcs visant à de faire de l'Afrique, dans un premier temps, un pays sûr sur le plan alimentaire et, par la suite, un exportateur net de denrées alimentaires. Les agro-parcs favoriseront également, grâce à la spécialisation, le développement de chaînes de valeur régionales et continentales dans le domaine de l'agriculture et, par conséquent accroître le commerce intra-africain de produits alimentaires et de biens intermédiaires dans le cadre de la ZLECAf. Certains des programmes clés que nous prévoyons de collaborer avec nos partenaires dans ce domaine comprennent : le renforcement des capacités pour les coopératives rurales agro-industrielles rurales ; le renforcement des capacités de production de biens intermédiaires à partir du vaste éventail de ressources naturelles de l'Afrique », a dit Albert Muchanga.

Mouhamadou Bamba Diop, Directeur général au ministère de l'Economie, du Plan et de la Coopération du Sénégal, et Président sortant COM2023 a insisté également sur la nécessité des Etats à trouver des sources et modèles de financement pour la reprise de l’économie et transformer les conditions de vie des populations en développement le secteur agricole.

« Nous devons trouver des modèles de financement innovants, renforcer le rôle des capitaux privés et améliorer l'efficacité des dépenses publiques. Nous devons stimuler l'industrie manufacturière et l'agriculture au niveau local pour garantir la sécurité alimentaire et atténuer l'exposition aux chocs mondiaux. Les rendements agricoles sont faibles. 600 millions de terres arables sont non cultivées, 70% de la population africaine vit de l'agriculture. Nous devons réfléchir à des systèmes agricoles résilients et tirer profit de la ZLECAf pour réduire la pauvreté en Afrique », a indiqué  Mamadou B. Diop.

Pour le développement de l’agriculture africaine, l’Union Africaine (UA) a adopté le Programme agro-parcs africains communs de l’Union Africaine (CAAP) en 2019. La mise en œuvre de ce programme phare de l’Agenda 2063 de l’Union africaine va créer plus de 8 millions d’opportunités d’emploi et garantira l’autosuffisance alimentaire de l’Afrique, grâce à un développement agricole accru.

Le CAAP est un investissement de 37 millions de dollars mis en place dans le but de créer des hubs agro-industriels régionaux pour répondre au déficit alimentaire de l’Afrique, actuellement comblé par les importations.

Les avantages de l’agro-industrialisation pour le continent sont résolus dans l’adoption des CAAP en tant que programme contribuant à la mise en œuvre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF).

La mise en œuvre du CAAPs garantira la mise en place des corridors d’approvisionnement alimentaire sur le continent, libérera le fort potentiel existant du marché des capitaux africain et stimulera les investissements public-privé dans les agro-industries.

Les Agro-parcs Africains Communs sont considérés par l’Union africaine comme vecteur de la transformation économique et industrielle de l’Afrique. Le CAAPs va augmenter l’offre de produits agricoles fabriqués localement, l’objectif de l’Union africaine étant de diminuer considérablement les importations des produits alimentaires et d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Les CAAP ont coïncidé avec la phase opérationnelle de la ZLECAF en juillet 2019 à Niamey, qui ont tous pour but de créer un marché continental unique pour les biens et les services ,avec une libre circulation des hommes d’affaires et des investissements, et ainsi ouvrir la voie à l’accélération du commerce intra-africain par une meilleure harmonisation et coordination de la libéralisation et de la facilitation du commerce et des instruments à travers l’Afrique.

Par ailleurs, plusieurs initiatives de parcs agro-industriels au niveau national ont vu le jour ces dernières années dans les pays africains avec le même objectif d’industrialiser l’agriculture africaine, afin de faire passer l’agriculture du continent des systèmes agricoles traditionnels à l’agro transformation, à l’agro marketing et aux infrastructures pour des systèmes agro alimentaires plus intégrés.

« L’Afrique doit investir dans la recherche et le développement. La stratégie de l'Union africaine pour la science, la technologie et l'innovation de l'Union africaine qui s'achève l'année prochaine appelle l'Afrique à investir 1 % de son produit intérieur brut dans la recherche et le développement. Nous en sommes actuellement à 0,5 %, alors que certains pays du monde consacrent jusqu'à 4,8 % de leur PIB à la recherche et au développement. Dans ce contexte, nous avons commencé à travailler à l'élaboration d'un programme de diversification et de croissance des exportations. Grâce à ce programme, nous prévoyons de faire passer l'Afrique d'un statut de producteur et d'exportateur de produits de base à un exportateur de produits manufacturés et agro-transformés ainsi que de services », a souligné Albert Muchanga. 

 

 

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Last modified on dimanche, 26 mars 2023 19:11
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