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Croissance économique : Le PIB de l’Afrique a connu une baisse à 3,6 % avec une inflation de 12,8 % en 2022

mars 15, 2023 0 1006

 

Selon le Rapport sur Développements économiques et sociaux récents en Afrique présenté le 15 mars 2023 par la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) en marge de la 55è Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique à Addis Abéba, la croissance du PIB est passée de 4,6 % en 2021 à 3,6 % en 2022.

Le ralentissement de l'économie mondiale, les prix élevés alimentés par le conflit ukrainien, le changement climatique et la détérioration des conditions économiques et financières internationales ont eu un impact significatif sur la croissance de l'Afrique en 2022.

Par contre, le continent regorge des potentialités qui peuvent jouer à sa faveur à remonter la pente d’une croissance économique à 3,9 % en 2023.

« L'Afrique est la région du monde en développement qui a connu la croissance la plus rapide après l'Asie de l'Est et du Sud (4,5 %), suivie de l'Europe du Sud-Est (3,2 %) et de l'Amérique latine et des Caraïbes (2,1 %). Elle est principalement tirée par la croissance des sous-régions de l'Afrique de l'Est, de l'Afrique du Nord et de l'Afrique de l'Ouest. La consommation privée et l'investissement fixe brut ont été les principaux moteurs de la croissance en 2022. La consommation privée et l'investissement fixe brut ont été les moteurs de la croissance en Afrique en 2022, tandis que les exportations nettes l'ont freinée. La consommation finale des administrations publiques a augmenté, contribuant à hauteur de 0,8 point de pourcentage à la croissance du produit intérieur brut (PIB) en 2022. Toutefois, la contribution de la consommation privée à la croissance du PIB a été nettement inférieure à celle de 2021, dans un contexte de resserrement de l'économie mondiale par les autorités monétaires pour lutter contre les pressions inflationnistes. Les exportations nettes et la consommation privée devraient être les principaux moteurs de la croissance en 2023 ; toutefois, le resserrement des politiques monétaires mondiales devrait peser sur les investissements sur le continent », a expliqué Adam Elhiraika, Directeur de la division Macroéconomie et gouvernance de la CEA.

Le rapport indique également que la marge de manœuvre budgétaire reste limitée malgré la réduction des déficits budgétaires et la diminution des niveaux d'endettement dans la plupart des pays et l'inflation devrait diminuer à mesure que les pays resserrent leur politique monétaire

« Les déficits budgétaires et les niveaux d'endettement devraient s'améliorer en 2023, mais ils restent relativement élevés ou égaux aux niveaux d'avant la pandémie dans la plupart des pays (à l'exception de l'Afrique centrale et de l'Afrique australe qui ont connu des améliorations significatives). Il est donc plus difficile pour la plupart des pays d'investir dans des mesures visant à garantir la résistance aux chocs. Le ratio dette/PIB de l'Afrique devrait atteindre 61,9 % en 2023. Selon les estimations, l'inflation devrait atteindre 12,8 % en 2022, avant de redescendre à 12 % en 2023, la politique monétaire continuant à se resserrer sur le continent. Toutefois, l'augmentation des coûts d'emprunt et du service de la dette constitue un défi important pour l'avenir », révèle le rapport.

En ce qui concerne, les exportations commerciales mondiales, elles restent faibles à 2,5 % en 2021. Malgré son rebond après la pandémie, la part de l'Afrique dans les exportations commerciales mondiales reste faible, à 2,5 % en 2021. Après une baisse de 18 % en 2020 due à la pandémie de COVID-19, le commerce africain a rebondi en 2021, augmentant de 34 %. Bien que la reprise des exportations africaines ait été supérieure à celle du reste du monde (avec une croissance de 42 % en 2021), la part de l'Afrique dans les exportations totales reste faible.

Dans un contexte marqué par les crises multiples mondiales, selon la CEA, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) devrait accroître de manière significative le commerce intra-africain.

On estime que la Zlecaf augmentera le commerce intra-africain d'environ 35 % d'ici 2045 contre 17% en 2022, ce qui profitera à tous les secteurs. Les échanges intra-africains dans les secteurs de l'agroalimentaire, des services et de l'industrie devraient augmenter d'environ 40 %.

Par ailleurs, le rapport fait plusieurs recommandations aux Etats africains.

Il s’agit entre autres, « la conception et la mise en œuvre des cadres macroéconomiques crédibles afin de renforcer les capacités de production et d'accroître la valeur ajoutée, la création d'emplois et la transformation structurelle ; la mobilisation des ressources nationales grâce à des politiques fiscales efficaces et à l'utilisation d'autres mécanismes et instruments innovants, y compris les flux financiers provenant des marchés du carbone, et stimuler les investissements du secteur privé ; le développement des marchés financiers nationaux en les dotant de cadres réglementaires solides et efficaces et d'une profondeur régionale ; une coordination efficace entre les politiques monétaire et budgétaire est essentielle pour réduire l'inflation tout en protégeant les ménages les plus vulnérables ; l'architecture financière internationale actuelle doit être réformée pour permettre aux pays africains d'accéder plus facilement et à moindre coût aux ressources », a indiqué le Directeur de la division Macroéconomie et gouvernance de la CEA.

 

 

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Last modified on mercredi, 15 mars 2023 14:15
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