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La lutte contre les Inégalités et vulnérabilités en l’Afrique de l'Ouest doit passer par le renforcement de la protection sociale des gouvernements

mars 11, 2023 0 826

En marge de la 55è session de la Commission Economique pour l’Afrique des Ministres africains des finances, du plan et du développement qui se tiendra du 15 au 21 mars à Addis-Abeba (Ethiopie), le Bureau Sous-régional pour l’Afrique de l'Ouest (BSR/AO) a organisé virtuellement le 09 Mars 2023, un dialogue de haut niveau.

Placé autour du Thème: “ Inégalités et vulnérabilités en Afrique de l'Ouest dans un contexte de crises multiples. Solutions politiques ”, il s’agit pour Mme Ngone Diop, Directrice de la CEA/ BSR-AO, de recueillir auprès de la société civile, les partenaires en développement, et du gouvernement, la gestion faite des crises sociales que connait la zone ouest de l’Afrique.

« L’Afrique de l’ouest connait de multiples crises sociales qui créent ou accentuent les inégalités sociales des populations. Ce dialogue de haut niveau permettra de faire des recommandations qui seront reversées aux ministres africains à la 55è session de la CEA », a –t-elle déclaré.

Parlant des crises sociales, l’insécurité, les changements climatiques, les effets de la pandémie Covid-19, la crise Ukraine-Russe, la faim, les maladies tropicales, la croissance démographique... sont valablement à l’origine des inégalités observées ces dernières années dans la zone Ouest de l’Afrique.

Selon la CEA, le taux de croissance élevé des deux dernières décennies a permis de réduire le niveau de pauvreté en Afrique, la part de la population vivant dans l’extrême pauvreté ayant été ramenée de 55 % à 35 % entre 2000 et 2019. Néanmoins, 546 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté en 2022. Il est alarmant de constater que des millions de personnes vulnérables sur le continent rejoignent les rangs de la population pauvre du fait des chocs mondiaux, annulant des décennies de progrès. La pandémie de COVID-19 a poussé 55 millions d’Africains supplémentaires en dessous du seuil de pauvreté, et l’incidence de la guerre en Ukraine devrait encore aggraver le problème.

« Au Niger, la situation est alarmante avec le changement climatique qui provoque des déplacements incessants des éleveurs, le manque d’eau pour l’agriculture et à l’habitat rend les femmes vulnérables à toutes les situations possibles. Les terres arables sont ainsi abandonnées ! ceci affaiblit la croissance économique malgré les efforts du gouvernement », a indiqué M. Mainassara, Directeur Général de la planification, Ministère du Plan, Niger.

Des solutions sont possibles et sont avancées par les participants en vue d’aider les gouvernements à trouver des voies et moyens pour soutenir et protéger les populations vulnérables à être résilientes.

« Comment faire en sorte que les politiques de relance économique des pays s'attaquent aux inégalités et aux vulnérabilités ? Même si le continent est résilient face aux nombreuses crises sociales et économiques, tous les pays en Afrique vivent dans l’inégalité sociale. Il faut commencer à tirer des leçons des expériences de protection sociale avant les crises et les réactualiser aux nouvelles crises particulièrement les femmes, les jeunes. Les filets sociaux doivent être soutenus par les partenaires en développement pour faciliter l’inclusion financière dans les communautés, il faut renforcer les mécanismes des ODD », a souligné Selamawit Mekonnen  de la CEA/ BSR-AO.

Les fortes inégalités, associées à un taux de pauvreté élevé, créent un cercle vicieux dans lequel les goulets d’étranglement structurels persistent, rendant les populations africaines perpétuellement vulnérables aux chocs économiques et non économiques. La capacité des pays africains à lutter efficacement contre la pauvreté et les inégalités est aujourd’hui fortement limitée par le déclin de la croissance économique, la réduction de la marge de manœuvre budgétaire, l’augmentation de la dette, les fortes variations du prix des denrées de base et le durcissement des conditions financières mondiales.

“ L’Afrique ne pourra pas atteindre les Objectifs pour le Développement Durable d’ici 2030. Le risque de ne pas réaliser les objectifs relatifs à la pauvreté et aux inégalités énoncées dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et dans l’Agenda 2063 est élevé. Mais, il est envisageable de renouveler l’attention portée à la réduction de la pauvreté, des inégalités et des autres facteurs qui rendent la population africaine continuellement vulnérable à ces fléaux, et de relancer des actions à cet égard. Les efforts de relance doivent être favorables aux pauvres et à l’inclusion, en vue de favoriser l’instauration d’un « nouveau contrat social » offrant des chances égales pour tous et toutes”, a fait savoir, Dr Abdoulaye ZONON, Coordinateur, Programme de développement communautaire de la CEDEAO.

La société civile a relevé l’inégalité croissante entre la femme et l’homme qui sous d’autres cieux continue de nuire à la femme dans le domaine de l’emploi, dans la gestion foncière. L’urbanisation non maitrisée, le faible financement de l’agriculture et la gestion inégale du dividende démographique sur le continent, la faible exploitation des ressources énergétique et minières constituent des freins au développement de plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest.

Les gouvernements sont invités à adapter une nouvelle politique de protection sociale au changement climatique et dans les zones d'insécurité.

Il existe sur le continent des possibilités considérables d’atteindre ces objectifs et de les dépasser, notamment grâce aux activités menées dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine, aux investissements verts, à la transformation numérique et aux réformes de l’architecture financière mondiale.

Last modified on samedi, 11 mars 2023 15:48

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