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Energie: L’Afrique face aux défis de construire une chaîne de valeur régionale énergétique et électrique

février 26, 2023 0 910

L’Afrique se positionne dans la transformation énergétique dans un contexte de réchauffement climatique. La Commission Economique pour l’Afrique (CEA) lance en marge de la 9è session du Forum régional africain pour le développement durable au Niger (28 février au 02 mars 2023), le débat sur le marché de la batterie électrique en Afrique autour du thème « Création d'une chaîne de valeur régionale pour les minéraux de batterie en Afrique ».

Malgré le potentiel en ressources énergétiques sur le continent, 600 millions de personnes ne disposent pas d’électricité en Afrique, le déficit énergétique et infrastructure est encore immense.

Selon la Banque africaine de développement (BAD), le continent abrite environ 30 % des réserves minérales mondiales et une part importante de la production mondiale de minéraux et de métaux d'importance économique. Ces réserves représentent en moyenne 70 % du total des exportations africaines et environ 28 % du produit intérieur brut global. Ces ressources extractives africaines, si elles étaient bien exploitées, pourraient contribuer à hauteur d'au moins 30 milliards de dollars chaque année aux recettes publiques d’ici 2050.

Jean Luc Mastaki Nemegabe chargé de bureau ECA-CA, soutient la nécessité de se mobiliser pour les initiatives visant à combler le déficit énergétique sur le continent notamment la matérialisation du projet d’installation de l’usine de fabrication des batteries électriques en RDC et la Zambie. D’ici 2050, il y aura une forte demande en matière des véhicules électriques.

Des efforts sont fournis sur le contient par le secteur privé pour combler le déficit énergétique par la construction des barrages, l’électricité, les plaques photovoltaïques pour donner de l’énergie à la population.

« L’Afrique doit développer les valeurs ajoutées énergétiques. L’une des initiatives est la production de la batterie électrique, qui a vu le jour en République Démocratique du Congo (RDC) lors du DRC-Africa Business Forum. Les véhicules électriques représentent une opportunité de marché de 7 000 milliards de dollars entre aujourd'hui et 2030, et de 46 000 milliards de dollars entre aujourd'hui et 2050. L’Afrique doit développer les valeurs ajoutées. Beaucoup de pays pourraient jouer un rôle majeur dans la chaîne d'approvisionnement des batteries lithium-ion en exploitant leurs abondantes ressources naturelles et en délocalisant une plus grande partie de la chaîne de valeur », a-t-il indiqué.

Le ministre de l’Industrie congolais Julien Paluku Kahongya a invité les pays africains à accompagner l’initiative et allouer des budgets pour la promotion du secteur industriel. « Les premières études de préfaisabilité de mise en place de cette usine ont débuté grâce à la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique; le lancement du Centre africain d’excellence pour la recherche avancée sur les batteries, l’appui de la finalisation par la CEA et Afreximbank du mandat des comités exécutif et technique du conseil des batteries RDC-Zambie, sont les recommandations du DRC-Business Forum mises en œuvre », a-t-il expliqué.

Afrexim bank, BADEA et AFC sont des institutions africaines ayant accepté de financer la mise en place de ce projet.

La Zone de libre-échange africaine (Zlecaf) avec un marché estimé à 1,2 milliards de dollars, l’Afrique doit mettre au profit ses potentiels en ressources minérales et les réserves non exploitées pour lancer la transformation industrielle.

Le secrétaire Exécutif intérimaire de la Commission Économique des Nations unies pour l’Afrique-CEA, Antonio Pedro a, pour sa part,  insisté sur le développement des chaînes de valeurs régionales et les immenses défis à relever dans le secteur minier sur le continent. « Transformer les ressources énergétiques du continent est indispensable, c’est pourquoi il faut encourager les initiatives industrielles en RDC et Zambie. Le reste du monde n’attend pas le développement de l’Afrique mais se tourne vers l’Afrique pour investir dans l’exploitation des ressources minérales et sécuriser les ressources énergétiques. L’Afrique doit créer un écosystème qui implique les réseaux des investisseurs africains dans le secteur minier et les énergies renouvelables. Aussi, faut-il s’attaquer aux déficits des infrastructures, en mobilisant les consortiums financiers pour créer des zones économiques spéciales, la technologie de fusion pour profiter des opportunités qu’offre le continent », a déclaré Antonio Pedro.  

Il revient à la CEA d’identifier les partenaires financiers et techniques; d’institutionnaliser l’initiative de la fabrication des batteries électriques sur l’échelle continentale, de trouver des systèmes de stockage des énergies, des outils de productions de l’hydrogène, d’encourager des valeurs des minéraux et des batteries. Ceci permettre d’aller vers une transformation économique de développement du continent », a lancé Prof RABANI Adamou de l’Université ABDOU MOUMOUNI.

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Last modified on dimanche, 26 février 2023 21:34
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